mardi 25 juin 2019

COLLECTION IMPROBABLES CROSSOVERS 6




















LES DIAMANTS NE SONT PAS ETERNELS  ( Part 2 )
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Accoudée près de la cheminée, une coupe de champagne à la main , superbement moulée dans une robe fourreau de soie rouge , Alexis Colby toisait la petite assemblée réunie dans la bibliothèque , à l'exception de Mr Roarke envers qui elle coulait des oeillades de velours . Non seulement elle trouvait ce fringant sexagénaire très à son gôut mais sa situation de milliardaire lui donnait un attrait encore plus séduisant .
- Alors , lâcha t-elle un brin excédée à l'encontre d'Higgins, on se croirait au dénouement d'un livre d'Agatha Christie ainsi réunis dans cette bibliothèque . ! Allez vous enfin faire cesser tous ces mystères ?
Le majordome , dans ses petits souliers, distillait des petits sourires rassurants devant les regards interrogateurs des invités .
« - Eh bien , commenca t-il , en cherchant ses mots , cette journée a pour nous tous une importance capitale . Le mariage de cette très chère Kale Clergy avec le prince Ibarra Leitner est un événement mondial . C'est un honneur infini pour Robin Masters d'avoir des invités aussi prestigieux que vous et ...
Resté légèrement en retrait pour observer les différentes réactions, Magnum, leva les yeux au ciel :
- On s'en fout Higgins , marmona t-il dans sa barbe .
- Au fait ! Le supplia Jonathan Hart , soupçonnant qu'un drame avait eu lieu.
- Oui ...euh....eh bien ….en fait …..Visiblement impressionné Higgins ne trouvait pas la bonne formule pour expliquer leur réunion en ce lieu .
- La collection de bijoux exposée dans les vitrines a été dérobée il y a quelques minutes .
Magnum lacha ses paroles d'un ton ferme en avançant vers le centre de la pièce.
- Volée ? Mais c'est impossible vu le système de surveillance de la résidence ! s'offusqua Jennifer Hart en posant la main sur le bras de son mari .
- Il suffit de visionner les bandes vidéos , proposa Remington Steele, elles parleront d'elles mêmes !
- C'est ce que j'ai fait , répondit Magnum, plongeant son regard ténébreux dans celui de son confrère, ce qui explique votre présence à tous ici .
Une tempête d’exclamations désapprobatrices. accueillit ces paroles .
Choqués par cette accusation ,les Huxtable se levèrent d'un bond et fusillèrent du regard Higgins :
- C'est une honte d'étre traités de la sorte, s'indigna le docteur. Viens Claire , il est hors de question que nous restions une minute de plus ici. Et croyez bien que Mr Robin Masters aura la pub qu'il mérite , aboya-t-il le visage défiguré par la colère.
Sa femme , avocate attitrée de Kale , lui jeta un regard admiratif . D'ordinaire connu pour ses bouffonneries comiques et ses implacables taquineries , il venait de se transformer en un fauve prêt à bondir sur sa proie .
Higgins s'approcha d'eux essayant de calmer l'incident diplomatique qui se profilait :
- Magnum s'est exprimé de façon abrupte .En vous réunissant tous il veut simplement poser quelques questions auxquelles vous seriez peut être tous susceptibles d'apporter quelques éclaircissements .Jamais au grand jamais nous n'oserions accuser quelqu'un sans preuves !
- Je suis peut-être abrupt mais nous n'avons pas le temps de nous perdre en politesses excessives et hypocrites....
- Est-ce que l'un des écrans montre que l'un d'entre nous a volé cette collection ? Visiblement non ! s'insurgea Remington Steele. Voilà une manière bien peu cavalière pour un détective d'agir ! Expliquez moi comment un couple de milliardaires comme Mr et Mme Hart s'amuseraient à voler des bijoux alors qu'ils ont les moyens de ce payer dix collections comme celle ci ? Et les Huxtable ? Et Mme Colby ? Je crois que vous en plein délire Magnum !
- Pas besoin d'être détective pour savoir que c'est vous qui avez fait le coup ! lança Alexis en exhalant une bouffée de fumée de la cigarette qu'elle venait d'allumer sous le regard horrifié des convives . Mr Steele a raison , nous avons tous les moyens de nous payer ce genre de bijoux . En revanche , vous , avec votre maigre salaire ,ces jolies pièces mettraient énormément de beurre dans vos épinards …
Alors que Magnum allait répondre vertement à cet outrage , trois coups brefs résonnèrent sur la lourde porte en chêne massif . Elle s'entrouvit et laissa apparaître le visage contrarié d'un des chefs de la Sécurité .
- Mr Higgins , trois télés sont là  ! Elles ont appris la disparition des bijoux et exigent une interview !
-Il en est hors de question , s'offensa le majordome au bord de l'apoplexie. Non ...Non ne les laissez pas entrer ! Imaginez le scandale pour mes invités !
- Nous n'avons rien à nous reprocher , rétorqua avec autorité Jonathan Hart . Au contraire , laissez les entrer . D'ici quelques heures , ma femme et moi nous  aurons retrouvé ces bijoux . A priori Robin Masters s'est entouré d'une escouade de détectives amateurs . Nous , nous allons prendre les choses en main . Viens ma chérie ….
- Ca suffit , tonitrua Magnum . Tout le monde va se calmer et rester tranquille . Que je sache je n'ai pas dit que c'était l'un d'entre vous qui a dérobé ces bijoux !
Voyant du coin de l'oeil que Steele allait répondre , il le devança . : J'ai simplement dit que vous êtes ceux qui sont revenus plusieurs fois admirer ces bijoux . Donc , peut être que l'un d'entre vous a observé un détail ou aperçu quelque chose qui pourrait nous mettre sur la piste du voleur ….
- Vous ne pouviez pas le dire plus vite plutôt que jeter cette aura de suspicion sur tout le monde ! dit Cliff Huxtable le regard chargé de désapprobation .
- Si vous m'en aviez laissé le temps !
- Alors je fais quoi ? demanda le Chef de la Sécurité en jetant de brefs coups d'oeil dans le hall .
- Mr Hart a raison. Faites entrer les journalistes . Si on ne satisfait pas leur demande ils couvriront quand même l'information à leur manière .
- Je vais essayer de les distraire avec quelques anecdotes sur Elisabeth Taylor et le mariage qui se profile ! Magnum faites votre possible pour trouver ce voleur au plus vite ! Mr Robin Masters ne se remettrait pas d'un tel scandale et moi non plus !
Le petit majordome , le regard vide , s'épongea le front , se construisit un visage de façade pour accueillir les journalistes et sortit précipitamment de la pièce .
Steele , l'air moqueur , se planta devant Magnum
- Sacré défi que vous a lançé Higgins ….Je pense qu'un bon coup de main vous serait utile pour vous sortir de ce mauvais pas . Imaginez si ces bijoux ressortaient alors que les journalistes sont encore là , ça nous ferait une bonne pub non ? On fait équipe ?
La moustache de Magnum se mit à frétiller alors que son visage se fendait d'un grand sourire . Il lui administra une tape amicale sur l'épaule et chuchota pour que personne n'entende :
- Ca risquerait de vous faire une mauvaise publicité si je devais vous présenter menotté devant eux.
- Que voulez-vous dire ?
- Vous savez , Remington, ou devrais-je plutôt dire Harry, j'ai très bien connu Laura Holt . Nous étions très amis et j'étais là au tout début quand elle a crée son agence de détectives . Etre une femme lui a fait perdre un certain nombre de clients. Elle a donc eu l'idée de s'inventer un patron : un certain...Remington Steele.
Il marqua une légère pause pour observer le visage impassible de son adversaire :
«  Une identité créée pour donner le change. Un homme qui n'existe pas . Et puis vous êtes devenu Remington Steele , magique non ? C'est moi qui l'ai aidée à mener l'enquête sur vous... ….cambrioleur ….escroc ..je poursuis ?
- J'ai changé ! Laura et moi faisons équipe depuis longtemps à présent . Je n'ai plus rien à voir avec l'homme que j'étais !
- Change t-on vraiment un jour Harry ? Je suis quasiment sûr que vous avez ces bijoux . Rendez-les moi discrètement et Laura n'en saura rien .
- Et ça se dit détective ! Je comprends que Laura n'ait plus aucun contact avec vous ! Je n'ai rien volé mais si vous voulez perdre du temps à prouver le contraire , allez -y ! Ridiculisez-vous !

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A des centaines de kilomètres de là , le quartier résidentiel de Poppy Lane à Lancaster en Californie commençait à plonger dans une douce torpeur en ce début d'après-midi .
Les grandes maisons confortables , leurs pelouses parfaites entourées de barrières aux piquets blancs et les grands massifs de coquelicots savamment disposés à des endroits stratégiques , lui donnait un charme désuet.
La jeune femme agita la main sur le palier de la porte pour saluer son mari qui repartait au travail, échangea quelques politesses avec sa voisine avant de rentrer.
Le poste de télévision était allumé sur une chne d'informations .
Elle leva les yeux aux ciel . Quelle terrible manie avait pris son mari que de déjeuner avec ce fond sonore !
Elle s'apprêtait à tourner le bouton pour l'éteindre lorsqu'un flash attira son attention :
- « ...incompréhensible ! Cette collection , d'une valeur inestimable a vraisemblablement été dérobée dans la maison de Robin Masters . Actuellement le détective Thomas Magnum et Jonathan Higgins , majordome de la résidence ont tenu à rassurer Mme Taylor , la propriétaire des bijoux . »
Alors que Higgins prenait la parole , la caméra intercalait ses propos avec un survol des invités .
Quelle ne fut pas la stupéfaction pour la jeune femme que de reconnaître une présence très familière parmi les convives.
- C'est pas vrai , elle n'a pas osé ! s'écria-t-elle en se plaçant au centre de la pièce .
- Maman ! Maman ! .
Elle attendit quelques secondes , puis réitéra son appel de façon autoritaire . Il y avait de la colère dans sa voix :
-MAMAN ! Je sais que tu m'entends ! Viens ici tout de suite !
Quelques secondes plus tard une femme soigneusement maquillée et coiffée.se matérialisa sous ses yeux ,vêtue d'une tenue très élégante .
- C'est quoi cet accoutrement ? Tu as décidé de mettre de côté tes tenues tapageuses ? A quoi tu joues ?
- Je suis la Baronne Aspasia Conti , dit elle en caressant son gant de soie , l'air hautain.
- Maman ! C'est toi qui a volé ces bijoux ? Tu vas les rendre IMMEDIATEMENT !
- Eh bien quoi ? Depuis quand ma fille va-t-elle me dicter ma conduite ? Les sorcières ont aussi le droit de s'amuser Samantha.
- Pas quand cela peut poser du tort à quelqu'un ! En l'occurence là ça en fait à Elisabeth Taylor et tu n'as pas besoin de ces bijoux pour vivre !
- Je voulais donner une bonne leçon à cette garce, l'occasion était trop belle ….
- C'est quoi cette histoire ?
- Eh bien en 1961 , j'ai rencontré Richard . Quel homme merveilleux c'était ! Et d'une beauté ! J'en étais complètement folle ! Nous avons vécu une idylle passionnée ...jusqu'au jour où il est parti tourner ce film... Cléopâtre.
Devant l'air interrogateur de sa fille elle poursuivit :
- C'est là où ils se sont rencontrés avec Elisabeth ! C'en a été fini pour moi ! J'ai été jetée comme une vieille chaussette ! Pendant des années j'ai cherché comment me venger et voilà que j'apprends que cet épouvantail va prêter sa collection pour un mariage médiatique !
Elle extirpa les joyaux de son petit sac à main :
- Ces bijoux , c'est à moi qu'il aurait du les offrir Richard si elle ne s'était pas interposée entre nous !
- Maman , je comprends que tu aies souffert mais tu n'as pas le droit de faire ça . La vengeance ne fait pas partie de nos pratiques et tu risques un jugement de la part de la Société de sorcellerie . Rends ces bijoux immédiatement je t'en prie …
Endora , l'air pinçé , considéra avec dédain sa fille puis, observant les bijoux dans son sac à main , fit tournoyer au dessus d'eux sa main gantée .
Elle psamoldia une formule magique qui eut l'effet de les faire disparaître définitivement :
- Voilà , tout est rentré dans l'ordre ! Tu es contente de toi ? Tu n'as vraiment aucune considération pour les souffrances de ta mère Samantha !
Et pour ne pas avoir à entrer dans une conversation qui s'avèrerait houleuse , Endora disparut en un simple claquement de doigts .,..

dimanche 23 juin 2019

COLLECTION IMPROBABLES CROSSOVERS 5

















LES DIAMANTS NE SONT PAS ETERNELS  ( Part 1 )

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La réception battait son plein dans l'immense résidence hawaïenne du multi-millionnaire auteur de romans , Robin Masters .
D'une superficie de plus huit cent mille mètres carrés , entourée par des murs et barrières en stuc elle s'étendait des montagnes jusqu'à la mer et comprenait la maison principale, une séparée pour les d'invités , une plage privée, des courts de tennis, des écuries, une serre, un patio , une piscine d'eau de mer, un verger et une maison de gardien.
Le mariage de la célèbre actrice Kale Clergy , récompensée par plusieurs prix cinématographiques avec le prince Ibarra Leitner de Moldavie allait enfin avoir lieu dans quelques heures après des mois de médiatisation.
Kale avait décidé de mettre fin à sa prometteuse carrière en se mariant au grand dam du célèbre réalisateur A .Oldrich dont elle était l'égérie . Pour manifester son mécontentement et son mépris pour cette union , il avait décidé de ne pas se déplacer claquant ainsi définitivement la porte à toutes éventuelles relations extra-professionnelles .
La cérémonie promettait d'être exceptionnelle . La mariée déjà d'une beauté légendaire ,verrait son cou se parer d' un sautoir en platine ,serti de diamants et saphirs . Une pièce issue d'une collection prestigieuse composée de pierres d’une vraie beauté et d’un poids en carats remarquables appartenant à Elisabeth Taylor . Ce sautoir était certainement le plus émouvant des cadeaux que fit Richard Burton à l'actrice .
Les invités , des personnalités du monde du show bizz, du monde des affaires et de la politique , rivalisaient d'élégance et avaient investi la propriété en créant des petits groupes à divers endroits.
Les conversations allaient bon train . Des rires joyeux ou moqueurs éclataient comme des petites bombes régulièrement .
Higgins , le majordome du domaine dodelina de la tête , à la fois ravi et stressé . D'origine britannique , ce vrai gentleman , toujours parfaitement habillé , au langage très châtié et souvent ampoulé, portait une attention toute particulière à la sécurité de la propriété ainsi qu'à la réception des hôtes de Robin Masters .
- Vous êtes Jonathan Quayle Higgins ? interrogea une voix grave et veloutée dans son dos .
Il se retourna vivement et découvrit une femme d'une soixantaine d'années , élégante et altière, un sourire amusé aux lèvres .
- En personne ...répondit-il cherchant mentalement le nom de cette convive à la chevelure rousse flamboyante qu'il ne se rappelait pas avoir réceptionné.
- Baronne Aspasia Conti , dit elle en présentant une main gantée de soie . C'est le jeune homme à la belle moustache qui m'a permise d'entrer . Elle désigna un solide gaillard brun au visage rieur qui semblait plus passionné par la poitrine opulente d'une jeune d'une jeune femme que par ses propos.
Le regard d'Higgins s'assombrit .
- Thomas Magnum , observa-t-il avec un soupçon de mépris dans la voix. J'espère que ce bellâtre a été correct envers vous .
Devant le regard inquisiteur de la Baronne, il poursuivit :
- En 1979 , Mr Robin Masters a engagé Magnum pour surveiller sa propriété. À la suite d'un pari, il a accepté que celui-ci vive dans la maison d'invités et utilise sa voiture. De temps en temps, il fait appel à lui pour des missions spéciales en tant que détective privé.
-Vous ne semblez pas l'apprécier ,
- Disons que nos éducations sont très différentes , ce qui occasionne des heurts. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de Magnum n'est-ce pas ? Quelle journée fabuleuse ! Ce mariage va être une consécration dans ma carrière ….Aurais-je pu croire un jour qu'autant de personnalités seraient rassemblées ici . Voyez , dit-il en désignant un couple dans la foule , ce sont les Capwell de Santa Barbara et sur leur droite la ravissante Jennifer Hart avec son mari Jonathan . De ce côté -ci , poursuivit-il en s'inclinant vers la gauche , nous avons Monsieur Roarke un ami milliardaire de Robin Masters qui a décidé d'aménager son île isolée et paradisiaque pour y accueillir ses prestigieux invités . L'homme qui parle avec lui est Devon Miles le président de la Fondation pour la loi et le Gouvernement ...Près de la piscine , Claire Huxtable , l'avocate de Kale Clergy, et son mari le Dr Cliff Huxtable gynécologue à Brooklyn....
La Baronne ne semblait nullement partager l'enthousiasme du majordome .
- Et où sont les futurs toutereaux ? coupa-t-elle en sourcillant.
- Dans une des suites de la résidence. La mariée se prépare pour la cérémonie qui promet d'être en tous points somptueuse. Elle ne devrait pas tarder à se montrer....dit il en consultant sa montre.
Non loin d'eux , Thomas Magnum délaissa la sculpturale jeune femme avec qui il était pour se diriger vers un couple qui semblait étouffer une dispute naissante . La jeune femme blonde , l'air strict mitraillait du regard son partenaire qui affichait un air goguenard.
- Ce bon vieux David Addison ! s'exclama Magnum en administrant une claque amicale dans le dos de l'individu . Celui ci explosa de rire .
- Thomas ! Mais comment as tu réussi à te faire inviter ici ? On accepte les sans domicile fixe maintenant chez les richards ?
- Très drôle gueule d'ange ! Tu ne me présentes pas ta charmante compagne ?
- Je ne suis pas sa compagne , trancha froidement la jeune femme à la beauté froide. Je suis sa patronne ! Maddie Hayes ! Dit-elle en le toisant .
- Maddie Hayes ? Maddie ….Hayes ? réfléchit à voix haute le séduisant détective à,la moustache frétillante . Vous voulez dire ... Maddie Hayes le célèbre mannequin ? Mais bien sûr ! Le shampooing Clair de lune qui a fait votre richesse et votre renommée ! Je suis désolé j'avais plus l'habitude de vous voir dans des tenues.. plus dévêtues ..
Elle le fusilla du regard ce qui poussa David à renchérir :
- Mannequin ? Mais tu ne te tiens plus au jus pour un détective mon vieux ! Ex- mannequin ! Elle a été ruinée par son homme de confiance ! Du coup elle a récupéré la direction de mon ...de son agence de détectives ,rectifia-t-il . Sacré parcours pas vrai ?
Sentant que la belle jeune femme était sur le point d'exploser , Magnum fit un grand sourire enjôleur :
- Sachez Maddie que quoiqu'en dise David les clients préfèreront toujours voir votre joli visage plutôt que celui de ce vieux grigou ! Mais dites moi que faites vous ici ? Higgins n'a pas assez confiance en mes talents de détective pour faire appel à votre agence ?
- Je suis la marraine de Kale , c'est une raison suffisante pour justifier ma présence ici. De plus faisant partie du cercle des intimes d' Elisabeth Taylor ,je suis effectivement ici , à sa demande, pour surveiller que rien n'arrive à la collection de diamants et pierres précieuses qu'elle a gracieusement prêté à ma filleule .
One-Shot Liz (*) ne semble avoir qu'une confiance limitée en nous Maddie , rétorqua David avec arrogance, elle s'est payée le luxe de faire appel à Remington Steele .
Il désigna un homme brun aux yeux bleux, très séduisant en grande conversation avec une non moins séduisante femme brune qui trempait délicatement ses lèvres dans une coupe de champagne.
- Et évidemment cette garce d'Alexis Colby lui tourne autour comme un vautour ! Maddie prononça ses mots avec un dédain évident pour la femme .
Magnum glissa un regard discret vers le couple :
- Je ne la connais pas mais d'après ce que je peux en juger c'est une très belle femme .
- Ne vous y fiez pas ! Sous ces airs de grande séductrice , Alexis est une femme égoïste et cupide, prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut. Elle n'a que des qualités : agressive , avide de pouvoir, perfide et manipulatrice ! Cette croqueuse d'hommes est l'ex femme de Blake Carrington , le magnat du pétrole de Denver .
- La voilà rhabillée pour l'hiver !constata Magnum en souriant .
Son regard fut attiré par l'attitude de Higgins qui fendait la foule et se dirigeait vers eux d'un pas décidé, la mine sombre . Quelque chose n' allait pas . En quelques enjambées il se trouva à quelques centimètres d'eux . Sentant qu'il allait encore être responsable de sa mauvaise humeur , Magnum lui tapa gentiment sur l'épaule , un grand sourire radieux sur le visage .
- Higgins  , P'tit Bonhomme , venez donc que je vous présente mon vieil ami David Addison et sa charmante partenaire Maddie Hayes .
Le majordome esquissa un sourire de politesse envers le couple de détectives , bredouilla quelques formules d'usage puis demanda à Magnum de le suivre .
Il l'entraina dans le hall de la maison , tourna plusieurs fois la tête pour s'assurer que personne ne les suivait puis entra précipitamment dans la bibliothéque .
Là il attendit que son « colocataire » à la silhouette dégingandée pénètre dans la pièce avant de refermer vivement la porte .
- Qu'est ce qu'il se passe Higgins ? Relax , on se la joue cool Ok ! Tout est parfait vous le savez bien. Les invités sont sous le charme de votre réception ....
Se la jouer cool  !! Ca ne m'étonne pas de vous ! Prendre une situation aussi tragique à la légère ! Non , Thomas Sullivan Magnum ! Je ne me la joue pas cool ! Je n'ai aucune raison de l'être quand je vois le drame effroyable qui vient de se tramer sous notre toit ….
- Calmez vous mon vieux ! Vous allez me dire de quoi il en retourne à la fin ?
Higgins s'épongea le front , au bord du malaise :
- Le collier et les joyaux de la collection d'Elisabeth Taylor viennent d'être dérobés ! Les alarmes ne se sont pas déclenchées ! Mon Dieu ! Et la cérémonie qui doit commencer dans moins d'une heure
- Quand cela s'est il produit ?
- Il y a quinze minutes tout au plus . Je peux attester que toutes les pièces y étaient encore car j'ai dû nettoyer la vitrine principale où est exposé le collier . Un hôte indélicat y avait apposé ses doigts laissant apparaître une empreinte grasse ! Quel manque de savoir vivre !
Le majordome était visiblement outré à en juger les sanglots de colère étouffés dans sa voix .



L'instant de stupéfaction passé , Magnum l'entraîna dans une cabine où plusieurs écrans diffusaient les images filmées par les caméras installées pour un tel événement.
Son attention se concentra particulièrement sur le va et vient des invités qui pouvaient s'arrêter à loisir devant les vitrines pour admirer la collection.
Après de longues minutes d'observation , il se tourna vers Higgins le regard grave :
- Personne n'est sorti de la propriété depuis que la réception a commencée . Cette caméra le prouve , mais plusieurs des invités sont revenus presqu'une diziaine de fois devant ces vitrines.
.Il va falloir les réunir dans la bibliothèque et ce le plus discrètement du monde.
- Comptez sur moi Magnum ! Je suis votre homme ! Je suis tellement mortifié qu'un tel méfait ait été commis que je vais déployer des trésors d'ingéniosité pour rassembler ces personnes au plus vite  !
Il finit de griffonner rapidement les visages que Magnum désignait sur les écrans et s'élança en courant à la recherche des suspects .
( A suivre)
(*  ) Enfant star, Elizabeth Taylor avait la réputation, au moins dans les premières années de sa carrière, d'être d'une précision et d'une régularité de métronome lorsqu'il s'agissait de lancer une réplique. Pas de seconde prise pour One-Shot Liz !




samedi 22 juin 2019

COLLECTION IMPROBABLES CROSSOVERS 4
















VOYAGE SANS RETOUR 
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Je m'appelle Sam Becker et je me promène à travers le temps, passant de la peau d'un personnage à un autre en essayant de corrriger des erreurs d'aiguillage faites dans le passé.
Tout a commencé à l'époque où je dirigeais une expérience de voyage dans le temps appelée "Code Quantum".
Lors de cette expérience, une horloge cosmique déréglée me fit passer de l'état de physicien… à celui de pilote d'essai. Ce qui aurait pu être amusant si j'avais su piloter. Depuis ce jour , j'espère à chaque fois que mon prochain saut dans le temps me ramènera chez moi et me rendra enfin mon vrai visage...
Ma première priorité lorsque je suis projeté quelque part est de savoir qui et où je suis.
Il me fallut moins de cinq minutes pour découvrir que j'étais Oliver Trumbull , jounaliste , grâce au badge épinglé sur le revers de mon veston et que je voyageais à bord du célèbre train de l(Orient Express.
Le journal calé sous le bloc sur lequel je prenais des notes indiquait : Vendredi 26 juin 2015 . Je fronçais les sourcils, très surpris.
Pour la première fois de l'expérience du code Quantum j'étais projeté dans le futur.. phénomène incroyable lorsqu'on sait que je suis censé réparer les erreurs du passé,,,,
Alors pourquoi étais-je dans le futur ?
Le vieillard face à moi semblait me raconter un épisode marquant de sa vie ….Je l'observais …L'oeil rieur il semblait se délecter de l'anecdote qu'il relatait.
J'entrepris de l'écouter . Peut-être trouverais-je dans ses propos le véritable but à ma mission.

«  …. Mon enquête m'avait méné à Pékin , disait-il , dans le quartier de San Li Tun Un lieu de perdition un peu malsain situé dans un petit dédale de ruelles criardes et pleines de promesses...
Son regard se perdit dans le vague , prisonnier de quelques souvenirs qui firent dessiner un étrange sourire sur ses lèvres .
« Je regardais la photo que j'avais reçu et immédiatement je reconnu la façade sans âme avec son petit dragon entouré de 19 lunes sculpté sur le haut d'une porte .
Celle ci n'avait aucune poignée et semblait n'être qu'un superbe trompe l'oeil .
Aguerri au fil de mes diverses missions à côtoyer l'étrange , je compris immédiatement que pour l'ouvrir il me fallait découvrir le mécanisme jalousement gardé par les mystérieuses lunes .
Je regardais autour de moi . Il n'y avait personne dans cette rue d'ordinaire passante .
Après de nombreux essais infructueux et alors que je m apprêtais à retourner à mon hôtel afin de trouver une solution , une vieille femme quasi centenaire s'approcha de moi , me fixa et d'une voix fluette me dit :
« Bonjour Prince des Nuages , tu es donc venu voir L'arbre du Voyageur dans la ville qui n'existait pas ?
- Je vous prie de m'excuser ? dis-je interloqué par ces propos pour le moins énigmatiques .
Sans explication , ses doigts agiles tournèrent les lunes gravées en suivant un code particulièrement complexe .
C'est alors que la porte qui semblait n'être qu'une peinture se matérialisa devant moi .
L'idée d'une main saupoudrant le plat de bœuf mariné aux épices que j'avais dégusté une heure auparavant  m'effleura soudainement l'esprit ! précisa-t-il en riant.
«La vieille femmee m'invita à entrer :
- C'est ici que tu trouveras ce que tu recherches …...L'arbre aux corbeaux au fond de la cour te délivrera des anges et des pigeons...
Je suis toutefois obligé de me départir de ma bienséance britannique pour préciser qu'à cet instant précis j'ai vraiment cru avoir affaire à une vieille folle échappée d'un quelconque asile... Mais , devant son regard profond , insistant et hypnothique , je suivais la direction qu'elle m indiquait de son vieux doigt noueux ...
Un épais brouillard commença à se former au fur et à mesure que j'avançais .
Le bon sens eût été que je tourne les talons et reparte au plus vite mais une force indescriptible me forcait à poursuivre ma route ,
Je sentais mon pouls s'accélérer , mon cœur battre la chamade et ma raison vaciller au fur et à mesure de mon ascension.....
- Vraiment ? Vous pensez que mes lecteurs vont croire cette histoire ? dis je ne sachant pas trop si il me livrait de véritables souvenirs ou si il s'agissait d'un délire sénile.
- Sachez jeune homme , dit-il avec un agacement modéré , que tout ce que je vous confie est la vérité la plus exacte ! Si vous ne me croyez pas , brisons là notre conversation ! »
Penaud , je me confondis en excuses et le pria de poursuivre,
«  Mon calvaire dura encore de longues minutes , d'interminables minutes où je sentais qu'à à tout moment j'allais basculer dans la démence...Et soudain ...le brouillard se dissipa comme il était venu.....
Je débouchai sur une petite cour truffée de dizaines d'alcoves où se nichaient d'inquiétants corbeaux .
Une clochette sertie d'une myriade de cristaux multicolores posée au centre d une table ronde attira alors mon attention , mais elle fut aussitôt détournée par la sensation de tiraillement sur un pan de ma veste .
Il s'agissait d' un jeune enfant asiatique au regard rieur ...
« Pour vous monsieur , me dit-il en me tendant une enveloppe .
Je m'en emparais . Elle portait le sceau royal des Nuages du Nord
Déconcerté je voulus m'adresser à l'enfant mais il avait disparu …..
Mes yeux se portèrent sur l'écriture grossière et les lettres fantaisistes qui contrastaient étrangement avec le raffinement dont était fait le papier à lettre .
«  Oserez-vous goûter l'Immortalité ?
Tintinnabulez
Soyez délivré
Vivez . »
Devant mon regard incrédule, il éclata de rire :
- Voilà ce qu'il y avait écrit !
-Qu'avez-vous fait ? demandais-je en ayant la certitude que la folie s'était vraiment emparée du vieil homme .
Un éclat de malice parcourut ses yeux il et répondit avec son flegme habituel :
- Par Saint Georges jeune homme ! Que pensez-vous que John Steed ait bien pu faire d'après vous ?
Alors que j'allais répondre  le train entra dans un tunnel , plongeant le wagon dans le noir .
La traversée me sembla durer une éternité, sans mauvais jeu de mots ! Je ne comprenais pas le message de ma mission :
Qu étais-je censé corriger ? Si tant est qu'il y ait eu quelque chose à modifier .
La clarté revint peu à peu , baignant d'une douce lueur le luxueux wagon au décor raffiné .
Il me fallut quelques secondes pour que ma vision s'habitue à la lumière. Lorsque mon regard se posa vers la place de mon interlocuteur , quelle ne fut pas ma stupéfaction de m'apercevoir qu'il avait disparu !
Seul le chapeau melon de John Steed était posé sur la banquette capitonnée où il était assis quelques instants auparavant.
Je le cherchais désespérément du regard lorsqu'un délicieux petit rire me fit me retourner :
- Je vous observe depuis un petit moment. Vous sembliez très concentré par les propos de votre partenaire imaginaire....dit une femme à la chevelure blanche , un sourire en coin dessiné sur ses lèvres.
Même si son corps avait subi les outrages du temps , elle gardait cependant une posture altière laissant supposer qu'elle avait été une très belle femme.
Devant mon air interrogateur , elle se présenta :
- Je m'appelle Mrs Peel , Mrs Emma Peel .
- Mon interlocuteur n'était pas imaginaire, répondis-je avec force . Il s'appelle...euh....John ...John...Steed ! Il me racontait une étrange aventure qu'il lui était arrivée à Pékin....mais lorsqu'on est passé sous le tunnel il a disparu.....bredouillais-je , conscient de passer pour un fou aux yeux de la femme qui semblait très attentive à mes explications.
- John Steed.... prononça t-elle avec émotion. Nous avons travaillé ensemble il y a bien longtemps .Je crois même que nous étions un petit amoureux ...rajouta-t-elle dans un petit rire. Ainsi il vous racontait cette étrange aventure où …...
Elle s'interrompit , fouilla dans son sac à main et en sortit une clochette sertie de cristaux multicolores qu'elle brandit devant mon nez :
- Il vous parlait de ça n'est-ce pas ?
Comme hypnotisé je fixais l'objet qu'elle tenait dans sa main :
- Alors il ne mentait pas ? L'a-t-il agitée  ?
Emma plissa les yeux et répondit sur un ton mutin ….
- Qu'importe qu'il l' ait agitée ou pas ….John est dans notre tête et dans nos cœurs à tous . N'est-ce pas là la plus belle preuve d'immortalité ?
  • Mais ? Mais où est -il ?
Le regard de Mrs Peel balaya un long moment le paysage qui défilait sous nos yeux :
  • Ce cher John a eu le très mauvais goût de nous quitter hier.. Je me rends à Londres pour assister à ses funérailles .
  • Qu.....Quoi ?
Elle ne semblait pas particulièrement triste . Elle m'observa puis son visage s'illumina :
- A vous de finir l'histoire jeune homme , «  Oserez-vous goûter l'Immortalité ? » dit-elle en me tendant la clochette. Cet objet a t-il vraiment les pouvoirs décrit par ce cher John ?
Je me sentais pris dans un étau.
Vous n'avez pas essayé de l'agiter ? dis-je en remarquant que le battant avait été soigneusement enveloppé avec du papier bulle pour éviter le moindre son.
- L'immortalité n'a jamais été un rêve pour moi , je préfère laisser ce privilège à qui le souhaite vraiment …...répondit-elle avec son désarmant sourire en coin.
Mon esprit fonctionnait à toute vitesse.
Si j'agitais la clochette d'immortalité alors, forcément , je réintègrerai mon corps d'origine. N'était-ce pas ce que je souhaitais par dessus tout ?
Je me débrouillerai avec l'éternité plus tard …..
Alors que le bout de mes doigts éffleuraient la clochette ,une lumière blanche aveuglante me projeta hors de mon corps .
-Nooon ! Hurlais-je…...
L'infernale roulette du hasard essayant de me ramener à mon époque s'était remise en marche .
Je me sentis bringuebalé dans les couloirs du temps pour me matérialiser dans la peau d'une nouvelle personne....


( Dédié à Patrick McNee décédé le 25 juin 2015)

COLLECTION IMPROBABLES CROSSOVERS 3









Allo...Papa Tango ...Charly !
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Par une journée radieuse le luxueux paquebot « Pacific Princess » fendait les eaux bleus de l'océan et voguait fièrement vers une destination paradisiaque.
A son bord l'équipage du Capitaine Merrill Stubing déployait des trésors d'inventivité pour que chaque voyageur apprécie la traversée , le tout saupoudré d' une bonne humeur débordante
La romancière Jessica Fletcher remonta son châle sur ses épaules malgré les rayons du soleil qui commençaient à réchauffer le bâteau. .
A la recherche d'idées nouvelles pour son nouveau roman , elle aimait se mêler aux quelques touristes matinaux qui flânaient sur le pont .
Elle commanda un café viennois au bar extérieur et s'installa à une table encore ombragée. Pouvant à loisir observer la vie s'animer et trouver de la matière à ses futurs personnages, elle laissa son regard vagabonder .
Soudain, elle plissa les yeux en remarquant une silhouette vaguement familière . Elle semblait un peu perdue et avançait avec hésitation comme si elle s'était trompée d'endroit.
Jessica fouilla dans son sac, sortit ses lunettes et les chaussa rapidement. Un grand sourire fendit son visage lorsqu'elle reconnut l'homme à la chevelure brune en bataille qui venait de bousculer malencontreusement un jeune couple et se confondait en excuses.
- Frank ! Par ici !,cria-t-elle en agitant la main .
Interloqué , l'homme marqua un temps d'arrêt, plissa également les yeux puis, après une brève hésitation, se dirigea vers la romancière avec un sourire embarassé,
-Jessica ! Quel plaisir et quelle surprise de vous rencontrer ici !
- Alors lieutenant  , je ne pensais pas que vous étiez homme à gôuter à ce genre de croisière....
Il émit un petit rire et passa la main dans ses cheveux broussailleux pour masquer sa gêne avant de répondre :
- C'est ma femme ….Elle a insisté pour que nous fassions cette croisière et comme ce sont nos 30 ans de mariage à la fin du mois ….Je n'ai pas pu refuser !
- Oh la délicieuse Madame Columbo est à bord ? Il faut absolument que nous dînions ensemble un soir tous les trois ….
- C'est une excellente idée ... Figurez vous qu'elle a décidé de suivre les cours de danse africaine qui sont proposés ici. Je ne sais pas dans quel état je vais la retrouver dit il dans un soupir résigné.
- La danse est excellente pour le corps et l'esprit ! Je suis hélas trop vieille pour me dandiner sur ce genre de rythmes mais quelques années auparavant j'aurai peut-être tenté ma chance ! répondit malicieusement Jessica Fletcher,
- Nous avons sensiblement le même âge , considérons alors que les jeux de l'esprit sont plus adaptés à nos articulations !
Leur conversation fut interrompue par le jeune couple, (bousculé quelques instant plus tôt par le lieutenant) qui s'avançait vers eux . La jeune femme minaudait visiblement intimidée alors que son partenaire , un bel homme brun au sourire jovial , l'incitait à avancer :
Des bribes de conversation leur parvenait :  
« ...mais on va lui demander …. allons c'est ridicule …...Elle a l'air adorable.... »
Bientôt ils furent devant leur table . L'homme arbora un sourire éclatant et planta son regard de braise dans celui de Jessica :
- Excusez moi de vous déranger mais êtes vous la romancière Jessica Plecher ?
- Fletcher ! corrigea la jeune femme les joues cramoisies de honte. Enfin ,Tony !
- Il n'y a pas de mal , rassura la romancière, un petit sourire tendre sur les lèvres. Effectivement c'est bien moi .
- Ah vous voyez ! explosa le dit Tony dans une joie démésurée. Vous aviez raison Angela ! Vous savez Mme Fletcher , c'est une de vos plus grandes admiratrices , elle a tous vos livres à la maison et....
- Ca suffit Tony ! le coupa la jeune femme mortifiée par son attitude , vous voyez bien que nous tombons mal . Mme Fletcher est occupée et nous sommes là en train de piétiner comme deux groupies adolescentes ! Veuillez nous excuser , poursuivit-elle d'une voix douce, nous aurons sûrement l'occasion de nous croiser plus tard . Bonne journée …
Elle esquissa un petit sourire et saisit violemment le bras de Tony , lui intimant silencieusement l'ordre de continuer leur chemin . Jessica la retint :
- Non , non ne partez pas. Vous ne nous dérangez en aucune façon. C'est toujours flatteur de rencontrer des lecteurs que l'on a touché avec nos histoires . Voulez vous prendre une petite collation ?
Tel un chiot prêt à partir en promenade, Tony s'ébroua , secoua sa belle crinière brune et hôcha la tête tout en fixant tour à tour Jessica , Colombo et Angela ,guettant l'assentiment de cette dernière.
La jeune femme acquiesça , remercia poliment et s'installa à côté de Jessica. Tony lui, tira sa chaise et se tourna vers Colombo.
- Alors , qu'est ce que ça fait d'être le mari d'une femme aussi célèbre ? Vous travaillez dans quoi ?
- Vous feriez un très mauvais détective privé Tony , répondit Colombo avec un sourire amusé , je ne suis pas le mari de Jessica mais un très vieil ami ….lieutenant de police qui plus est !
Devant l'air ébahi du bel italien , Jessica émit un petit rire :
- Certaines apparences peuvent paraître trompeuses , le rassura t- elle mais certains signes ne trompent pas. En revanche , je peux affirmer en ce qui vous concerne tous les deux , que vous êtes très amoureux l'un de l'autre mais qu'aucun n'a encore fait le premier pas pour se jeter à l'eau. Le fait que vous vouvoyez dénote une certaine hierarchie ...Elle fronça les sourcils , amusée . Tony est votre employé Angela n'est -ce pas ?
- Oui, répondit elle en rougissant. Mais nous ne sommes pas amoureux , je ne vois pas ce qui vous fait dire ça et...
-Tss tss , la coupa gentiment Jessica. Je n'ai encore jamais vu une telle complicité entre un employeur et son employé notamment sur une croisière de plaisance comme celle -ci ...ce qui fait de vous un couple charmant et attendrissant.
Angela et Tony n'osaient plus se regarder ce qui fit rire le lieutenant Columbo.
- Les femmes nous perceront toujours à jour Tony .La mienne d'ailleurs est fine psychologue . Elle arrive à lire en moi comme un livre ouvert. Je ne peux rien lui cacher non plus , ce qui est un comble pour un lieutenant de police vous admettrez...
-   Interressant ! rebondit Angela pour masquer sa gêne grandissante . Dites nous en plus ….Cela pourrait donner matière à Mme Fletcher pour écrire un nouveau roman ...Je vois d'ici le titre : « Les petits secrets du lieutenant.... 
Colombo leva la main en riant :
-Le livre n'aurait qu'une unique page . Je n'ai aucun secret qui puisse susciter un intérêt quelconque. Cependant , j'adore percer ceux des meurtriers et autres délinquants afin de faire avancer mes enquêtes.
- Quel métier palpitant ! dit Tony en fixant un point imaginaire dans le lointain , un sourire ravi sur les lèvres, je me vois déjà à la tête d'une grande agence de détectives ...
« TONY MICELLI INVESTIGATIONS ! » Vous en pensez quoi ? Ca claque hein ?
- Classique mais efficace , affirma Jessica en hôchant la tête. Cela dit , le métier de détective ne s'improvise pas …mais avec une charmante associée comme Angela , vous attireriez sans aucun doute une belle clientèle.
- En ce moment, j’ai l’air d’un épouvantail ! Heureusement que je ne suis pas planté dans un champ les bras en croix, j’attirerais les corbeaux ! rétorqua Angela en soupirant .
Sa remarque eût le don de faire rire la petite assemblée. Après quelques instants, le lieutenant jeta un œil rapide sur sa montre.
- Le cours de danse de ma femme doit être terminé . Je vais devoir vous laisser. Ca a été un plaisir de vous rencontrer Angela et Tony,  dit-il en levant la main en guise de salut. Jessica nous arriverons bien à déjeuner tous les trois avant la fin de la croisière.
Il partit de sa démarche gauche sous le regard attendri de Jessica.
- Franck et moi sommes amis depuis plus de trente ans ! Une belle amitié sans faille , sans ambiguité ! Vous parliez de secrets tout à l'heure , nous n'en avons aucun l'un pour l'autre , dit elle avec une douceur infinie .
Son regard fut attiré par un objet étincelant sur la table .
Elle se mit à rire :
- Ce cher Franck sera toujours un incorrigible étourdi ! Tony vous qui êtes jeune et vif, rattrapez le et veuillez lui restituer son trousseau de clés je vous prie ...ça épargnera ses pauvres jambes de faire l'aller-retour.
- C'est comme si c'était fait M'dame !
Tony s'empara des clés, lut le chiffre 193 correspondant à la cabine et s'élança vers l'escalier qui menait au premier étage.
Nulle trace de Colombo !
Surpris par la rapidité du lieutenant il poursuivit sa recherche.
Il fallait longer plusieurs couloirs avant d'arriver vers le 193 !
A moins d'avoir couru ,Colombo ne pouvait pas déjà être dans sa cabine ,et sa femme non plus . Il avait dû s'attarder au détour d'un couloir accaparé par un touriste en mal de conversation sûrement.
Alors qu il poursuivait sa marche , intrigué de ne pas apercevoir la silhouette du lieutenant , un étrange remue ménage provenant d'une local destiné au personnel de bord attira son attention .
Cela ne pouvait pas venir des équipes de nettoyages car elles n'étaient pas encore présentes dans le secteur.
La porte était entrouverte.
Il entendit farfouiller à l'intérieur de la cabine.
Et si quelqu'un était en train de cambrioler ?
Pouvant passer pour un héros aux yeux du lieutenant , Tony décida de surprendre l'individu .
Il poussa doucement la porte et s'introduisit dans la pièce  prêt à neutraliser le malfaiteur .
Un cri de stupéfaction s'étouffa dans sa gorge.
La pièce n'était pas un local de maintenance du bâteau , contrairement à l'inscription placardée sur la porte , mais une luxueuse suite destinée aux personnes riches et célèbres souhaitant préserver leur anonymat .
Sa stupéfaction monta d'un cran lorsqu'il reconnut , dos à lui , calé dans un fauteuil club en cuir brun-Cognac, le lieutenant Colombo lui-même !
Il n'avait plus rien du petit homme gauche et effaçé qu'il avait rencontré quelques minutes auparavant . L'homme , totalement décontracté, se laissait servir un verre de whisky par une somptueuse créature blonde en maillot de bain .
Il semblait aux anges et arborait un air jovial en s'adressant à un hygiaphone posé sur une table basse :
- Bonjour les filles ! dit il une pointe rieuse dans la voix.
Une fraction de secondes plus tard , trois voix féminines surexcitées répondaient en choeur :

- « Bonjour Charliiiie ! »  






EP 1 MENACES